POGGIOREALE ET GIBELLINA

POGGIOREALE ET GIBELLINA 

 

En Sicile, il y a deux villes appellées Poggioreale, situées à seulement 4 kilomètres l’une de l’autre. L’une est une ville construite à partir de zéro dans les années 60/70 entièrement en béton. L’autre est une ville fantôme, mélange de batiments en ruine et d’autres encore debout mais menaçants de s’effondrer.

Il y a plus de 50 ans, en 1968, un puissant tremblement de terre a eu lieu ici. Plus de 200 personnes ont été tuées et les autres ont été contrains de quitter la ville, abandonnant leurs maisons. Une nouvelle ville du même nom a été construite, et l’ancienne s’appelle désormais Ruderi di Poggioreale (les ruines de Poggioreale)

 

 

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LES RUINES DE POGGIOREALE

 

Ruderi di Poggioreale est un endroit unique qui vaut le détour. Il faut environ une heure pour s’y rendre en voiture, le trajet lui-même est intéressant car pour une fois c’est l’occasion de ne pas suivre la côte est de s’enfoncer un peu plus à l’intérieur de l’ile. Ces zones peu touristiques aux paysages formées de colines et de vignes sont agréables.  Vous pouvez passer par la ville de Salemi, ville ancienne de Sicile avec de beaux

La ville dispose d’un point d’entrée, anciennement la rue principale, fermé par un portail. Vous pouvez laisser votre voiture à proximité de ce portail, si il est fermé cela signifie que l’accès aux ruines est interdit, mais vous pouvez enjamber la clôture et y faire un tour quand même, vous ne croiserez surement personne. Si le portail est ouvert, cela signifie que le petit musée à l’intérieur de la ville est ouvert également. Vous pouvez y voir tous les vieux objets du quotidien trouvés dans des maisons en ruine et des photos de la vie dans la ville avant l’apocalypse.

 

 

Mais le plus intéressant à Poggioreale sont les bâtiments eux-mêmes. La ville est un grand musée en plein air. Elle a été construite en 1642, bien que les gens vivent dans cette région depuis l’Antiquité. Toutes les maisons sont vieilles et cela se voit. Il vaut mieux ne pas essayer de rentrer à l’intérieur des bâtiments pour jouer les explorateurs, certains sont sur le point de s’effondrer.

En revanche prenez le temps d’observer à l’intérieur des maisons par les fenêtres, vous pouvez voir des peintures à la main sur certains murs, vous pouvez également deviner à quoi servaient certains bâtiments publics. Des objets épars du quotidien peuvent être trouvés ici et là. L’ambiance qui règne au sein de cette ville fantôme est unique, cela donne un sentiment de fin du monde.Les gangs de chiens qui gardent la ville renforcent ce sentiment, heureusement il ne sont pas agressifs.

 

 

POGGIOREALE NUOVA

 

Après la tragédie de Poggioreale, un plan audacieux a été décidé: construire une nouvelle ville à partir de zéro, cette fois dans une version futuriste. Ce qui avait l’air moderne à l’époque, s’est avéré assez vite vieillissant avec le temps. Bâtiments uniformes en béton avec des colonnes et des sculptures colorées qui devaient ressembler à l’art grec ancien.

Le style moderniste et utilitaire a eu du mal à convaincre les habitants relogés de la vieille ville, habitués aux vieux bâtiments en pierre, aux couleurs chaudes et au confort du sud. Le maire lui-même a admis que les habitants avaient été victimes d’une expérience urbaine. Au fil des ans, les gens ont quitté la ville et, dans de nombreux cas, la Sicile.

Poggioreale Nuovo a été construit pour 10 000 habitants. Au début de son existence, il y en avait 3500, maintenant c’est moins de 1500. La plupart des appartements sont à vendre, si vous cherchez un petit pied à terre dans une expérience urbaine futuriste ratée vous pourrez acquérir un appartement de 100 m2 pour 15.000 euros. Si les expériences urbanistiques vous intéresse nous vous recommandons de voir Gibellina Nuova, décrite ci-dessous.

 

 

RUDERI DI GIBELLINA

 

Gibellina est une autre ville à proximité de Poggioreale qui a également subie le séisme de 1958. La ville fut entièrement détruite et contrairement à Pioggioréale elle fut rasé pour laisser la place à une œuvre mémorielle

 

 

Pour faire perdurer la mémoire de la tragédie, des artistes ont voulu honorer ceux qui ont souffert avec leurs œuvres. Et c’est ainsi qu’a été créé l’incroyable monument du labyrinthe Cretto di Burri par Alberto Burri. L’artiste a coulé du ciment sur tout le périmètre de l’ancienne ville de Gibellina afin que la sculpture reflète la carte des rues et des maisons qui se dressaient ici dans le passé.

Assezpeu de gens viennent visiter ce monument à cause de son isolement en Sicile. Mais cela en vaut la peine, car la construction est immense (12 hectares), et se promener dans les rues du labyrinthe offre une expérience unique.

 

 

GIBELLINA NUOVA

 

À 11 kilomètres du monument se trouve la nouvelle Gibellina, qui est (tout comme le nouveau Poggioreale) une expérience urbaine sombre et infructueuse. À la différence près que pour une raison ou une autre, la nouvelle Gibellina a attiré plus d’artistes lors de sa reconstruction

En visitant cet endroit, il est préférable de marcher ou de se déplacer en voiture (ce n’est pas si petit) et de chercher les œuvres d’art. La recherche d’œuvres d’art étranges dans ce lieu désert n’est pas difficile, elles sont partout. Et elles donnent un look vraiment étrange à cet endroit déjà surréaliste.

 

 

Chacun de ces lieux sont très différents, et nous vous livrons notre avis qui est bien sur subjectif. Nous vous encourageons à visiter ces endroits pour vous faire votre propre avis, quoi que vous en penserez, ce que vous verrez à Poggioreale et Gibellina est unique. Avec en commun une tragédie commune, le silence, le vide et le triste sort de la communauté locale

 

 

Distance depuis le spot: 80 km

Temps de trajet: 1 h

 

 

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